La genèse du Leadership Humaniste
Ma vie démarre au cœur de la problématique Humaniste : ma sœur ainée est handicapée mentale.
Je nais un mois d’octobre, 3ème d’une famille de 3 filles. Ma sœur la plus proche est handicapée mentale, anormale me dit-on. Pendant mes 9 premières années, nous partageons la même chambre, les mêmes jeux, les mêmes joies, les mêmes angoisses et un lien d’amour indéfectible. Elle n’a marché qu’à 3 ans, a multiplié les hôpitaux, a connu le rejet, les souffrances physiques et psychiques … tout en gardant son cœur GRAND ouvert.
Mon quotidien d’enfant va aussi croiser les violences ordinaires des personnes dites « normales » : pères de famille fêlés, intellos dénaturés, religieux misogynes, mensonges des uns, incohérences des autres…J’en garderais un terrible sentiment d’abandon et de solitude ainsi que d’angoisse à l’égard de nombres de figures d’autorité.
Dès la 1ère heure, j’ai donc inlassablement questionné le monde : Qu’est-ce qui est normal ? Qu’est-ce qui est anormal ? Et j’ai eu beaucoup de réponses. Dès la 1ère heure, j’ai développé une forte sensibilité à l’incohérence sous ses différentes facettes. Dès la 1ère heure, j’ai développé une conscience et un niveau de responsabilité élevés, pour faire face.
Dans ce monde brutal, où je résistais pour déployer ma joie de vivre et ma fabuleuse énergie, ma sœur handicapée mentale a été un formidable guide : un guide du Cœur. Cette première étape de vie fut : l’Humanité au Coeur.
M’apparait alors un premier Leader
Ma grand-mère très avant-gardiste fut mon second guide. Agée de 101 ans à sa mort, elle a traversé le siècle, ses transformations et ses chaos, en femme libre de tous les carcans : des études poussées, un mariage d’amour, une carrière de Directrice d’école, une nounou pour élever ses 4 filles, un courage sans faille pour faire face aux allemands pendant la guerre, une table bourguignonne toujours ouverte au monde entier, une adaptation résiliente à tous les changements (et Dieu sait qu’entre 1906 et 2007, il y en a eu !) … bref Grâce à elle, j’ai compris jeune le sens du mot « liberté ». L’Yonne Républicaine lui a souvent rendu hommage. Ce 2nd temps de ma vie qu’elle a incarné fut : l’Humanité Libre.
A 13 ans ma vie prend un tournant.
Malgré ces figures enseignantes, le sentiment de solitude est toujours là. Je sens bien qu’il nous manque une dimension en tant que personnes, en tant que société, en tant qu’humanité. Ma route croise un nouveau guide éclairant : le bouddhisme, véritable enseignement de l’autonomie, de l’éveil, de la responsabilité individuelle. Il ne m’a plus quitté. Ce 3ème temps de ma vie fut : l’Humanité Consciente
Puis j’ai eu le monde en partage et j’ai communié.
Pour quitter cette solitude, j’ai dès lors cherché à me relier au cœur avec le plus grand nombre et j’ai voyagé, au propre comme au figuré. J’ai visité 27 pays et séjourné dans des milieux internationaux. Je parle 4 langues. Ma famille française ayant grandement ouvert ses portes à « l’étranger », j’ai ainsi eu un oncle iranien, un autre arménien, des cousins par alliance, suisse, algérien, juif. Mes meilleurs amis sont français, vietnamien, italien, japonais. J’ai des clients dans tous les secteurs d’activités et toutes tailles d’entreprise et j’ai rencontré des personnes aux origines sociales très diverses, aussi à l’aise en tête à tête avec le clochard de ma rue qu’avec Aung San Suu Kyi la leader birmane que j’ai rencontrée par 2 fois. Enfin, je ne compte plus les expériences que mon esprit d’entreprise, mon ouverture et mon absence d’a-priori, m’ont permis de vivre, qu’elles soient plus ou moins heureuses.
Bref, voilà plus de 50 ans que je voyage dans le monde et sa diversité. Je sais jusqu’à quel point ces différences sont une richesse et à partir de quel point elles deviennent un problème. Ce 4ème temps de ma vie c’est : l’Humanité en Grand.
J’ai alors compris ma mission : le Leadership Humaniste
« Il avait un joli nom mon guiiide, Na-tha-lie ». Enfant déjà, j’étais une grosse voix et une énergie qui faisaient autorité et qu’on suivait avec joie. J’aimais animer, rassembler et conduire naturellement et j’ai très tôt questionné les figures d’autorité (familiale, entreprise, société, spirituelle, nationale, administrative, médiatique) consciente de l’incroyable impact qui est le leur, positif comme négatif (car si les têtes vont mal, le corps souffre).
Le Leadership Humaniste m’est apparu avec urgence comme notre prochaine étape individuelle et collective :
Un monde qui souffre à 8 milliards est déjà inhumain, mais à 12, 20 … 50 milliards, ce n’est même pas une option. Chacun de nous doit grandir en conscience et au cœur et nous avons besoin de Leaders Humanistes, femmes et hommes, pour nous conduire dans cette direction. Ainsi nous regagnerons la Joie d’être en vie, de rayonner et d’être Libres ensembles.